Une des questions les plus fréquemment posée par les utilisateurs avec peu, ou pas d'expérience est la suivante : quelles sont les différences entre le cannabis Indica et Sativa. Dans ce post, nous allons parler en profondeur des caractéristiques principales de ces deux types de plants de Cannabis, nous verrons en détails les informations concernant le Cannabis Indica et le Cannabis Sativa.
Il y a bien longtemps, quand il existait des génétiques landraces (endémiques) dans le génome du cannabis, les termes cannabis sativa et cannabis Indica furent créés pour identifier deux espèces de la famille des Cannabinacées. Aujourd'hui, ces termes taxonomiques ont été réduits à Indica et Sativa, mais restent peu clairs et souvent trompeurs pour le consommateur occasionnel, les nouveaux utilisateurs de cannabis médicinal, et même pour les fumeurs quotidiens.
Les différences entre ces deux espèces sont grandes: Différence d'aspect, différence au niveau du développement, différences jusqu'aux effets lorsqu'on les consomme. Mais pourquoi de telles différences existent? Pourquoi une plante Indica sera de plus petite taille qu'une Sativa? Pourquoi une Sativa offre une expérience très psychoactive comparée à une Indica ? Pour répondre, nous devons étudier la généalogie des variétés de cannabis et les données scientifiques tirer du mariage des variétés actuelles aux variétés d'origine. Disposer d'informations en provenance des laboratoires concernant les niveaux de cannabinoïdes et de terpènes archivés contribue à développer cette étude.
Origines des plantes Indica et Sativa:
De la même manière qu'il n'y a aucun moyen de savoir précisément quand est-ce que le cannabis est apparu sur notre planète, on estime les premiers signes de son utilisation par les humains à des milliers d'années en Extrême-Orient. Les origines des variétés landraces indigènes ont été retrouvées dans le sud et le centre de l'Asie. Du cannabis sauvage s'étirant en continu du Moyen-Orient jusqu'à la Chine et plus au nord la Mongolie. Mais comment se sont différenciées les espèces de cannabis qui ont poussé sous les mêmes latitudes?
Comme tous les organismes vivants la plante de cannabis a évolué et s'est adaptée à son environnement (elle continue encore aujourd'hui à s'adapter). Les régions d'origines du cannabis sont relativement proches, pour comprendre les différentes espèces il faut examiner la climatologie de leurs lieux d'origine. Ces climats peuvent varier considérablement en raison des différences entre les zones géographiques, allant de la base de l'Himalaya aux plaines des vallées de l'Hindu Kuch jusqu'aux hauts sommets des montagnes du Rif Marocain.
Selon Kymron De Cesare, Directeur en chef du laboratoire Steep Hill d'Oakland en Californie, la différence majeure dans l'évolution entre Sativa et Indica est que les Sativas se sont développées pour mieux résister à des milieux plus humides. Cela explique le développement de troncs fins et allongés, aux feuilles longues et étroites qui permet une meilleure respiration. Les Indicas réussirent à survivre sous des climats plus secs et plus arides, développant des plantes plus petites et plus trapues, avec des feuilles plus denses et fortes conçus pour minimiser la perte d'eau lors de la respiration. C'est pour cette raison que des milliers d'années auparavant les vrais Indicas comme les petites afghanes pouvaient être trouvé sur des sites plus élevés où l'air et l'eau sont plus rares. Dans les vallées, à une altitude plus faible nous trouvions les Sativas, plus grandes, qui poussaient dans les forêts denses et humides.
Si nous avançons quelques milliers d'années, jusqu'à 1753, quand le jeune scientifique appelé Carl Linnaeus classa pour la première fois le génome du cannabis utilisant ce qui allait devenir la nomenclature taxonomique moderne. A cette époque, Linnaeus pensait que le génome du cannabis était monotypique, ce qui signifie qu'il n'y a qu'une seule espèce appelé donc Cannabis Sativa L. (le L. correspond à Linnaeus, indiquant que se fût lui qui en premier la nomma ainsi). Trois décennies plus tard, en 1785, un autre scientifique remarquable et biologiste évolutionniste Jean-Baptiste Lamarck, a lui-même identifié une deuxième espèce de cannabis qu'il nomma Cannabis Indica Lam. (Lamarck) après examen d'échantillons de plantes ayant été collectées en Inde. Enfin, dans le début du XXe siècle, un groupe de botanistes explorateurs de plantes russes, a identifié une troisième espèce de cannabis connue sous le nom de Rudelaris. Le Cannabis Ruderalis se distingue du cannabis Indica et Sativa, par sa structure fibreuse et plus dense, qui a peu ou pas de THC, ce qui le rend non-psychoactif.
Exemples de variétés de Landraces pures:
Sativas : Thaï, Burmese, Pakistanaise, Mexicaine…
Indicas : Afghane, Hindu Kush (Inde), Maroc (Ketama)…
Culture et aspect physique:
Ces tendances évolutives ont aidé les premiers plants de cannabis en termes de respiration, augmentant leur ratio de photosynthèse, qui à leur tour ont fait augmenter la production de graines et de fleurs afin d'assurer la survie des lignées génétiques.
Aujourd'hui, de la même manière, les cultivateurs de cannabis ont utilisé les caractéristiques évolutives des Indicas et Sativas pour accroitre leurs rendements, en fonction de l'environnement dans lequel se trouve leur jardin.
Les cultivateurs d'intérieur veulent généralement des plantes de petites tailles en raison de l'espace restreint dont ils disposent, ils choisissent souvent des variétés Indicas à cultiver. Les Producteurs en plein air cultivent la plupart du temps sous un climat chaud et humide, donc, ils choisissent habituellement des variétés Sativas qui respirent mieux. Il se peut aussi que le producteur extérieur croit que les petites et denses Indicas soit plus résistantes aux invasions de ravageurs dans leur jardin, tandis que les cultivateurs intérieurs pensent que les minces Sativa seront plus résistants à la moisissure et à l'Odïum dans leur chambre de culture.
Tout dépend des conditions environnementales de votre espace de culture et des caractéristiques individuelles des variétés choisies par le cultivateur.
Même dans ces cas là, les résultats ne sont pas aussi faciles à prévoir que cela puisse paraître, puisque chaque génotype a la possibilité de montrer de nouvelles caractéristiques (ou phénotypes) qui peuvent varier grandement de la norme lorsque les plantes sont cultivées dans des conditions auxquelles elles ne sont pas habitués. En d'autres termes, ce que vous attendez d'une Indica ou d'une Sativa ne sera pas toujours ce que vous obtiendrez.
Hybrides Indica-Sativa à dominante:
Le terme hybride est potentiellement déroutant, car tout ce qui n'est pas 100% pure landrace (c'est quelque chose de rare aujourd'hui) est techniquement une variété hybride. À notre avis, une variété avec par exemple un ratio 70% Sativa / 30% Indica sera dans toutes ses caractéristiques à dominante Sativa. Tout ratio inférieure à 70/30, par exemple 60/40 ou 50 / 50 est considéré comme non à dominante ou hybride bien équilibré. Exemples d'hybrides à dominante Sativa : Haze, Blue Dream et Strawberry Cough… Exemples d'hybrides à dominante Indica : Hash Plant, Blueberry, Girl Scout cookies…
Cannabinoïdes, Terpènes et effets psychoactifs:
Est-ce les différents effets qu'elles provoquent lors de la consommation d'une Indica par rapport à une Sativa qui les rends si particulières ? Est-ce les conditions environnementales intrinsèques qui peuvent les faire tellement varier d'un jardin à l'autre ? Eh bien, voilà où les choses deviennent intéressantes !
Beaucoup d'utilisateurs du cannabis qui expérimentent "à l'aveugle" les Sativas trouvent l'effet euphorique et cérébral, tandis que l'effet des Indicas est plus physique et peut vous garder assis sur le canapé pendant des heures devant la télévision par exemple.
Ces effets peuvent-ils être directement attribués aux différences entre ces deux espèces? Et si oui, pourquoi?
De Cesare indique : "Les termes Sativa et Indica sont uniquement valable pour décrire les caractéristiques physiques des variétés de cannabis dans un environnement donné". "Ces termes ne sont concrètement pas spécifiques et valables en termes d'énergie ou de détente".
Voilà pourquoi, par nature, les effets du THC sont énergétiques, terme qui signifie que Sativas et Indicas ont un niveau de THC qui crée un effet euphorique quand elles sont consommées. Donc, comment se fait-il que certaines Indicas vous laissent dans un état végétatif? Selon deCesare, Sativas et Indicas partagent les mêmes cannabinoïdes et terpènes, le composé chimique trouvé dans le cannabis qui contribue à la saveur et à l'arôme des fleurs. Ces terpènes ou terpénoïdes sont également présents dans de nombreuses autres plantes, en fait, nous les utilisons pour créer des huiles essentielles pour les fragrances et les parfums. Les Terpènes n'existent pas seulement dans le cannabis Sativa et Indica, de plus, ils existent également dans d'autres plantes dans des quantités similaires.
Quoi qu'il en soit, deCesare note une exception importante qui contribue à expliquer les différences d'effets psychoactifs entre Sativa et Indica : Les niveaux constamment élevés de terpénoïdes de myrcène du Cannabis Indica par rapport au Cannabis Sativa marquent la différence. En fait, selon de nombreuses études, qu'il a mené avec des chercheurs spécialistes du cannabis comme le Dr Donald Land et le Dr Ethan Russo "le myrcène est l'ingrédient principal responsable du l'énergie en grande partie responsable qui change l'effet du THC à la détente. De ce fait, suivant les nombreuses études qu'il a réalisées accompagné de chercheurs spécialistes du cannabis comme le DR Donald Land et le Dr Ethan Russo, "le myrcène est l'ingrédient majeur responsable du changement de l'effet passant d'énergétique à relaxant. Ceci signifie que ce que beaucoup d'entre nous pensé à propos des Indicas et Sativas n'est pas nécessairement vrai : Le THC généralement associée aux propriétés psychoactives du cannabis n'est pas le seul facteur qui nous fait de l'effet. De fait, la théorie proposée par le Dr Russo, estime que diverses combinaisons de terpènes travaillent conjointement pour créer des effets différents d'une variété à l'autre ce qui explique les différences psychoactives rencontrées entre Indica et Sativa. De plus, deCesare nous assure que le terpène myrcène est la variable la plus importante déterminant les effets. Interrogé sur les moyens utilisées pour tirer cette conclusion, De Cesare déclare : "Ceci peut seulement être déterminé par une analyse en laboratoire. Quand nous avons commencé à analyser du cannabis, il y avait peut-être 1 000 variétés différentes. Ce nombre dépasse actuellement les 3000 variétés. Cette conclusion est fondée sur une analyse des 100 000 échantillons différents testés durant les sept dernières années".
Béni… Myrcène?
Le Myrcène est un terpène assez commun, il existe dans de nombreux autres fruits et plantes cultivées dans le monde entier. Les Mangues et le houblon sont probablement deux des plus connus quand on parle de niveaux élevés de myrcène. "Pouvez-vous vous rendre compte de la sensation de détente quand vous buvez quelques bières fortes en houblon ?" Demande De Cesare. "Cet effet est dû à la présence de myrcène dans le houblon." Donc, contenir des myrcènes est-il nécessaire pour obtenir cette sensation de détente, ou de défonce comme beaucoup la nomme ? L'étude de Steep Hill Halent suggère qu'un niveau de myrcène inférieurs à 0,4% dans les fleurs n'aura pas beaucoup d'impact sur "l'effet énergétique" induit par le THC. Mais quand la teneur dépasse les 0,5% de myrcène comme dans certaines variétés cela augmente considérablement leur propriétés sédatives et relaxantes ", déclare De Cesare. " La variété OG Kush est considérée par beaucoup comme une fleur aux effets sédatifs, avec environ 1,25% de myrcène. Quelques variétés ont une teneur en myrcène au dessus de 3%. D'autres composés chimiques peuvent jouer un rôle mineur dans ces effets sédatifs notamment le CBD, le CBN et le linalol, lorsqu'ils sont présents dans des variétés qui "rendent K.O.", mais ils ne sont pas toujours présents ou ne sont pas toujours si influent.
Et quelle est la prochaine opportunité? En conclusion, demandons-nous au Dr deCesare, quelles sont les possibilités et les opportunités que l'avenir peut nous apporter au niveau du cannabis médicinal. "Regardons l'avenir, lorsque l'USDA (ministère de l'Agriculture des États-Unis) et la FD (Administration des aliments et des médicaments) superviseront la réglementation dans la distribution du cannabis "il faudra insister pour étiqueter correctement le produit, afin d'assurer au consommateur qu'il achète bien le type de cannabis énergétique ou sédatif, pour lequel il a payé. Et la seule façon de rendre cela possible est de réaliser des tests en laboratoire à la recherche du niveau contenu en myrcène ". Fait intéressant, une étude récente menée par les National Institutes of Health (Santé), publiée dans la Bibliothèque nationale de médecine, décriminalisant les effets du cannabis Sativa et Indica nous indique que pour les utilisateurs médicinaux l'utilisent pour : "Statistiquement les utilisateurs du cannabis Indica l'utilisent pour le contrôle de la douleur, aidant à la sédation et au sommeil, le cannabis Sativa est préféré pour son côté euphorique et apporteur d'énergie (énergétique). Les conditions statistiquement significatives pour lesquelles on utilise du cannabis Indica sont : les maux de tête, le glaucome, la neuropathie, la plasticité cérébrale, les crises de convulsions, l'insomnie et les douleurs articulaires. Pour le Cannabis Sativa aucune condition n'est vraiment significative. " Malheureusement actuellement, en raison des conséquences juridiques pour les laboratoires privés et les universités il n'est pas possible de faire ce genre de travail, sans parler de l'absence de fonds publics disponible pour la recherche sur le Cannabis. Cette étude a été réalisée grâce à un sondage en ligne anonyme, ce qui signifie qu'elle ne réunie pas les conditions de base pour réaliser un essai clinique approprié. Les chercheurs qui ont mené cette étude l'ont admis en concluant dans leur article que l'étude "avait ses limites", les deux espèces ayant des effets différents sur les symptômes et les conditions associées. De futures études sont nécessaires par la suite pour confirmer ces conclusions".
Référence: High Times Magazine